Intervention de M. Defrance lors du jubilé en 5 le 17 mai dernier

Vous trouverez ci-dessous le texte présenté par M. Defrance, promotion 1955 et président d'honneur de notre association,  aux participants à la journée du jubilé en 5 le 17 mai 2025.

Bonjour à toutes et à tous,

Je vous propose d’imaginer qu’à mes côtés se trouve René Guédin camarade de la promotion 1955. Il est retenu en Nouvelle Calédonie où il habite depuis de nombreuses années. En quelques minutes je vais vous présenter des éléments qui me tiennent à cœur.

Cette remarquable journée des jubilés fait écho à un événement historique pour notre Ecole. Pour la première fois depuis sa création en 1878 une femme, Madame Céline Fasulo (promo 2003) - ingénieur en chef du Corps des mines, vient d’être nommée directrice. Je note le temps long qui s’est écoulé entre l’entrée dans notre École de la première femme : Catherine Guillou (promo 1975), celle d’Anne Chopinet à l’École Polytechnique (promo 1972) et cette nomination. Tous mes vœux t’accompagnent chère Céline dans ta mission de parfaire le développement de l’IMT Nord Europe.

Lorsque je suis interrogé sur mes liens avec notre école je réponds souvent « je dois tout à l’école des mines de Douai » En effet cette école a été pour beaucoup d’élèves de ma génération un extraordinaire ascenseur social. C’est ainsi que Bernard Royczyk, enfant d’une famille venue de Pologne, devenu jeune ouvrier mineur à 14 ans (comme beaucoup de jeunes adolescents dans le Nord-Pas de Calais) a intégré notre école (promo 1955). Les tests de QI avaient convaincu les Houillères de le préparer au concours d’entrée de l’École. L’obligation faite aux candidats d’avoir travaillé 400 jours dans les travaux du fond (il ne s’agissait pas d’un stage !) était remplie sans l’ombre d’une difficulté ! Sorti major de promotion Bernard est devenu ingénieur des travaux publics de l’État (mines). Il sera dans cette école le premier professeur d’électronique.

Je me permets de poser une question « délicate » : l’IMT Nord Europe peut-il être aujourd’hui un ascenseur social ? oui certainement en utilisant le mieux possible le cadre des bourses de l’enseignement supérieur. Par ailleurs notre école peut parfaire sa mobilisation pour l’accès aux études scientifiques des jeunes-filles.

En 1978, l’entreprise Bouygues invite la direction de l’école à participer à accompagner des clients potentiels à Damas (Syrie). L’entreprise réalise dans ce pays un chantier très important d’adduction d’eau comprenant notamment le creusement de tunnels.

Le directeur du site, Jacques Fermin (promo 1960) a souhaité la présence de « son Ecole » dans ce voyage professionnel agrémenté de la visite des ruines de Palmyre. Ce fait me permet de rappeler cette évidence : la réputation d’une école d’ingénieur repose en premier lieu sur la qualité du travail de ses diplômés.

En 1989, le 11 avril, dans cette salle Claude Daunesse, notre école accueille le président de la République. François Mitterrand a accepté d’être le parrain de la promotion entrante qui porte le nom d’Euréka, appellation d’un programme européen sur la recherche technologique. Le président est bien entendu accompagné de nombreuses personnalités notamment Hubert Curien ministre de la Recherche (qui visite longuement les laboratoires du site Lahure) et de Roger Fauroux ministre de l’Industrie. Cet événement exceptionnel permet de souligner que la communication est un élément fondamental de la vie de notre école. Aujourd’hui l’école adapte sa communication aux technologies nouvelles et au développement des réseaux sociaux.

Pour terminer ma brève intervention je souhaite évoquer le partage des connaissances dans notre société. Les difficultés rencontrées par toutes les démocraties du monde et bien entendu en France conduisent à souhaiter une démocratie plus participative.

Les débats organisés par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) montrent que de nombreux participants ne disposent pas des connaissances minimales pour être des citoyens à part entière. Le monde des ingénieurs, notamment les Alumnis, pourrait participer à un meilleur partage des connaissances notamment par des engagements ciblés dans le monde associatif.

En vous remerciant de votre attention, je souhaite à chacune et chacun d’entre vous et à notre chère École un bel avenir.

 Gustave Defrance, promotion 1955